Il y a maintenant 10 ans …

Il y a 10 ans de cela, la SMV (anciennement l’Entreprise Main Verte) faisait ses premiers pas à l’île de la Réunion. Un petit tour dans les archives de l’entreprise, vous permettra de faire mieux connaissance avec le fondateur de notre entreprise. Le samedi 10 juin 2006, voici ce que vous pouviez lire dans le célèbre journal réunionnais « Le Quotidien » sous la plume de Vincent PION :

Un paysagiste à la Main Verte

Après avoir fait ses classes de paysagiste à Bordeaux, Dominique Philippeau a exercé ses talents durant une vingtaine d’années à Maurice de Grand Baie à Vacoas en passant par Port Louis et la Pointe-au-sable.

Installé à la Réunion depuis deux ans, il tente de se faire une place au soleil en proposant ses services aux particuliers, mais aussi en diffusant ici un décorum fabriqué dans l’île Sœur. Poteries de grandes voir très grandes tailles, cascades et plan d’eau…

Dominique Philippeau veut faire prendre racine ici ce qui fleurit là-bas depuis plusieurs années, notamment dans les jardins des hôtels.

La recette du succès ? Des éléments qui, réalisés en béton armé, sur mesure et à la main, cumulent solidité et légèreté grâce à l’injonction d’un adjuvant qui rend maniable les éléments de grandes tailles.

L’idée est bonne, à l’heur où l’inerte – c’est-à-dire tout ce qui n’est pas à proprement vivant – se taille un joli succès dans les jardineries (voir par ailleurs). « On parle souvent des îles comme étant des endroits plus cools, plus tranquilles, mais finalement, c’est comme ailleurs. Les gens travaillent, ils stressent et ils ont autant besoin qu’ailleurs d’avoir un cadre de vie sympa. Tout le monde a besoin de se relaxer, de se retrouver chez soi dans un décor agréable. Mon travail c’est d’aider les gens a choisir un jardin qui leur convienne avec un espace vert, mais aussi un espace où on puisse recevoir et faire la fête, avoir une vie sociale ».

Souligner un point fort ou cacher un point faible

Un décor qui invite à la détente comme ceux des hôtels, synonyme de farniente et de vacances. Dans le travail de Dominique Philippeau, il n’y a toutefois pas de recettes toutes faites. A chaque chantier correspond une phase de discussion et de conception qui permettra au paysagiste d’être au diapason des attentes de son client.

Une première matérialisation sur plan suit la réalisation du projet à proprement parlé dans lequel Dominique ne manque pas de proposer quelques éléments de décor capables de souligner le point fort d’un jardin ou au contraire de cacher un point faible.

Un coin de terre inculte peut ainsi accueillir une cascade réalisée sur mesure ou une rocaille agrémentée de grandes poteries qui flattent l’œil. « L’idée, c’est de proposer une autre ambiance, de styliser le jardin avec des éléments qui apportent un plus décoratif, un certain standing et une invitation à la relaxation », note Dominique.

Un bassin avec une lampe de couleur immergée dans l’eau, la douce musique d’un clapotis et c’est cocooning garanti. Une tendance à la mode accompagnée d’une tendance zen qui tourne le dos au principe du jardin créole et de son habituel fouillis végétal. Ca tombe bien, car la tradition réunionnaise, ce n’est pas forcément le truc de Dominique qui a travaillé 20 ans dans une île beaucoup moins tropicale que la Réunion.

« Le jardin créole c’est pas mon truc »

« Le jardin créole, c’est pas mon truc. Pas plus que le jardin français parceque je n’aime pas la symétrie. Je serais plus jardin anglais. Un jardin qui ressemble à un jardin naturel en travaillant non pas contre mais ave la nature. Il faut savoir préserver des éléments clés tout en faisant attention à ce que l’ensemble ne soit pas trop lourd. On peut faire d’un petit jardin un jardin spacieux et vice-versa », explique le paysagiste, pour qui, la maison fait partie intégrante du jardin. « Le jardin doit être le prolongement d’une maison. C’est une pièce à part entière qu’on doit aménager comme telle ».

Une pièce à ciel ouvert dans laquelle Dominique Philippeau aime plus que tout planter des arbres. « Depuis que je suis tout petit je suis émerveillé par les arbres et notamment par les grands arbres, leur majesté. Peut-être parce qu’ils restent là quand nous ne sommes plus là. Mais attention, il faut aussi savoir les tailler. Souvent, à la Réunion, on les laisse partir. Mais les tailler, c’est leur assurer beauté, santé et résistance aux cyclones ».

Autre règle de base : l’entretien. Sous le climat propice de la Réunion, on peut vite se laisser déborder, voire envahir. « Un jardin il faut s’en occuper. C’est avec le temps qu’un jardin prend de la valeur et que les plantes prennent leur place les unes par rapport aux autres. En terme de temps à y consacrer, c’est également important. Le choix des plantes peut se faire en fonction de cette donnée ».

A l’enseigne de « Main Verte », Dominique Phillipeau, partage donc son savoir faire entre paysagisme et décoration d’extérieure en se régalant d’une île où le jardin tient une place particulière. Bien plus importante qu’à Maurice. « Là bas, il y a moins de diversité. Mais le climat n’est pas le même. C’est beaucoup plus sec. Alors on retrouve un peut les mêmes plantes, mais elles ne poussent pas de la même manière ».

Il est quasiment impossible, selon lui, de faire pousser une orchidée à Port Louis. Question de climat, de relief et de variétés de micro-climats qui permettent à la Réunion d’accueillir la quasi-totalité de la botanique tropicale. Autre raison de ces divergences, une donnée sociale incontournable : « A Maurice, le jardin n’est pas encore vraiment rentré dans les mœurs. Les gens là-bas ont d’autres priorités ».

Vincent PION – Le Quotidien de la Réunion – samedi 10/06/06

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